Chapelle Saint Libert - Tours - Philippe Tardits architecte

CHAPELLE Saint LIBERT    | Tours (37) | 2010-2016

réhabilitation patrimoniale

Tours (37) | 2010-2016

 

Maître d’ouvrage :

Société Archéologique de Touraine
Architecte : Philippe Tardits
Mission : complète + économiste
Année : 2010-2016
Lieu : Tours (37)
Surface Plancher : 290 m²
Budget : 1 000 000 euros HT
Phase : Réalisé

 

"Qui pourrait deviner que derrière les tristes hangars situés à l’angle de l’avenue André Malraux et de la rue de la Bretonnière se cache un petit trésor : l’ancienne chapelle Saint-Libert, miraculeusement préservée bien qu’elle fût déjà désaffectée bien avant la révolution ?"

 

Ce projet de sauvegarde et de mise en valeur de la chapelle Saint-Libert, située sur les quais de la rive gauche de la Loire à Tours, a été initié par la Société Archéologique de Touraine.


L’opération a consisté en la réhabilitation totale du site, par la démolition entre autres de tous les appentis ajoutés à l’édifice au fil des ans ; en la redécouverte du porche d’entrée et la restitution d’un parvis d’accès, situé plus de 2 mètres en contrebas du quai Malraux.
Au-delà de la nécessaire conservation d’un site chargé d’histoire, le maître d’ouvrage a souhaité utiliser ce lieu, lui redonner une vie sociale par l’usage, en y programmant l’installation du siège de la Société Archéologique. Réflexion logique dans la succession historique des différentes fonctions attachées au bâtiment que furent:
- les chapelles successives dont les traces remontent du IXème au XIIème siècle pour les volumes du bâtiment que l’on connaît aujourd’hui.

- une désacralisation en 1705 au profit d’usages industriels (ce à quoi il doit sa survie), une salpêtrière exploitée du XVIIIème à la moitié du XIXème, un entrepôt de bois pour un charpentier à compter de 1853, une fabrique de boissons puis de conserves de 1875 à la moitié du XXème, un dépôt pour l’épicerie Lhôte depuis 1989.

 

Le volume intérieur encore préservé, vaisseau couvert par une très belle charpente à chevrons formant ferme datant du XVème , accueille une grande salle de réunion polyvalente, dont l’acoustique permet la tenue de concerts de musique non amplifiée.
Les travaux entrepris et réalisés ont eu pour seul but la restauration du volume du XIIème siècle et la maîtrise totale des ambiances intérieures (température, acoustique, éclairage) pour un usage le plus large possible.
La toiture a été isolée au-dessus de la charpente conservée et mise en valeur, les murs ont été restaurés et un sol en carreaux de terre cuite a été réalisé.
Le stockage d’une partie des collections de l’association y est aménagé sur deux coursives en façade intérieure Nord :
- une coursive inférieure, habillée de tissu, permet l’accueil partiel du public.
Dessinée d’un seul tenant d’Ouest en Est, elle associe physiquement un léger escalier de chêne - permettant d’y monter de façon «dérobée» à la manière d’une tribune - à l’escalier plus massif accédant à l’étage et mis en valeur comme une chaire d’église.
- une coursive supérieure en ossature et garde-corps métalliques, légère, à la manière d’une galerie technique.
Des vitraux au plomb ont été installés en lieu et place des baies existantes sur les trois façades conservées de l’édifice.
A l’extérieur, les façades Nord et Ouest ont été totalement restaurées à l’identique des documents attestant des états antérieurs connus (reconstitution des contreforts droits en façade Nord, complément des corniches manquantes, réouverture des trois fenestrons verticaux sur le quai et dont les linteaux ont été retrouvés en place).
A l’Ouest, un portail en chêne massif à deux vantaux a été réalisé en fermeture du porche existant.
Au Sud, le porche découvert a été provisoirement comblé afin d’assurer la retenue des terres de la parcelle mitoyenne.
Autre élément majeur de la composition des volumes urbains du projet, l’émergence de la muraille gallo-romaine a été restituée, confortée et mise en valeur en limite Nord de la parcelle, entre la nef et l’actuelle avenue formant le quai. Afin de protéger cet élément majeur, il a été recouvert d’une chape de béton de chaux.
Le pignon Est, dont le chevet a disparu, accueille les bureaux et circulations verticales dans un volume en extension, contemporain, minimal et fonctionnel, permettant entre autres l’accessibilité des personnes à mobilité réduite en liant les différents niveaux - expression de la construction de «la ville sur la ville» (parvis originel en contrebas, quai et rue adjacente au R+1) - par un appareil élévateur intérieur.

 


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